Agée de 22 ans et mère d’une petite fille, Naomi Musenga est morte quelques heures après avoir appelé le Samu, en décembre dernier. Lors de cet appel de détresse, deux opératrices strasbourgoises s’étaient montrées peu impliquées face à la patiente. Plusieurs mois après ce drame, l’appel, dont l’enregistrement a été rendu public, fait polémique.
Cinq mois après le décès de Naomi Musenga, le SAMU de Strasbourg est sous le feu des critiques. En effet, en décembre dernier, une opératrice téléphonique s’était moquée d’une patiente, ne prenant pas ses plaintes en considération. Naomi Musenga est envoyée de services en services, et finit par se faire dire qu’elle « mourra un jour, comme tout le monde ». L’opératrice du SAMU lui conseille alors d’appeler SOS Médecins, plus apte à la prendre en charge.
La jeune femme, très mal en point, finit par contacter un médecin de garde. Face à son état, le médecin dépêche urgemment les secours. Prise en charge, Naomi Musenga décédera quelques heures après.
L’enregistrement de ce coup de téléphone a été rendu public, et est aujourd’hui l’objet de nombreuses critiques. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a demandé une enquête administrative pour « faire la lumière » sur la prise en charge de la jeune mère de famille.
Bablyne Musenga, la mère de Naomi, explique qu’elle était « effondrée, abasourdie, choquée », après l’écoute de l’enregistrement. Aide-soignante dans le milieu médical, elle s’interroge. Est-ce que le Samu est toujours à sa place ou c’est SOS Médecins qui devient le Samu ou ce sont les pompiers ? »
Pour Patrick Pelloux, médecin urgentiste, la façon dont les deux opératrices ont traité la patiente n’est pas acceptable. « Ce qui est encore moins acceptable, c’est que normalement, tout appel est transmis à un médecin régulateur. C’est ce médecin qui prend les décisions suite à un interrogatoire médical et dans ce cas l’appel n’a pas été transmis au médecin. Ce n’est absolument pas la procédure. Ce n’est absolument pas ce que l’on apprend à nos opératrices. On ne demande pas aux gens de rappeler, on le fait nous-même et on transmet l’appel éventuellement à un autre service », a-t-il expliqué à FranceInfo.
Ce drame interroge sur le manque de moyens dans le milieux hospitalier.