Hier matin à Marseille dans les Bouches-du-Rhône, deux immeubles se sont subitement effondrés sur eux-mêmes. Le bilan est encore incertain et devrait s’alourdir. Trois corps ont pour l’instant été dégagés des monceaux de décombres. Le choc n’est pas encore passé que de nombreux habitants rappellent qu’ils ont plusieurs fois alertés les pouvoirs publics de l’état du quartier.
Le drame a eu lieu dans le 1er arrondissement de la ville. La presse locale est allée à la rencontre des habitants du quartier. Fouzia habite tout près du lieu du drame, elle témoigne de l’état de son logement comme de celui de beaucoup d’autres dans la cité phocéenne : « Ce qui s’est passé là, on s’y attendait. Même chez nous, regardez… C’est dans un état ! L’électricité à l’ancienne, des compteurs qui ne fonctionnent presque plus… Tout est délabré. Des rats, des souris. On vit avec la peur tous les jours ».
De nombreux habitants sont en colère contre des pouvoirs publics jugés complices de cette lente détérioration devenue meurtrière. Une femme est en pleurs près des pompiers qui tentent de dégager un maximum de décombres à la recherche de victimes. Elle s’écrie : « Ma copine est sous les décombres. Tout ça c’est parce qu’ils laissent la ville mourir exprès ! Vous ne voyez pas qu’ils laissent mourir le quartier exprès ? ».
Nombreux sont les habitants à pointer du doigt ou à accuser la mairie et la préfecture. Pour Emmanuelle, « C’est à se demander si le but n’est pas de virer la population de Noailles. C’est lamentable, inhumain ». La mairie rejette évidemment ces accusations. Elle a d’ailleurs lancée il y a plus de quinze ans un grand programme de rénovation du quartier. Pour la majorité des immeubles rien n’a été amorcé.