L’Agence de sécurité sanitaire française (Anses) et l’Agence suédoise des produits chimiques (KemI) recommandent d’interdire ou de limiter l’utilisation de certains produits chimiques dans la confection des vêtements. La proposition a été déposée sur la table de l’Echa (Agence européenne des produits chimiques) qui promet de se prononcer dans un délai de six mois.

Des produits jugés très allergènes

L’Agence de sécurité sanitaire française (Anses) et sa consœur suédoise des produits chimiques (KemI) ont adressé une proposition à l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) pour solliciter d’elle l’interdiction ou la limitation de plusieurs substances dans la fabrication des vêtements. L’objectif est de « mieux protéger les consommateurs » contre « la présence des substances sensibilisantes cutanées » dans les habits. Cette requête concerne plus de mille « substances sensibilisantes cutanées dans les articles textiles, cuirs, fourrures et peaux, vendus au grand public ». Ces produits incriminés seraient très allergènes selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

25 substances visées par une mesure d’interdiction

Les recommandations de l’Anses interviennent à l’issue d’une étude menée il y a quelques mois pour identifier les substances chimiques présentes dans certains articles. Suite à des conclusions très interpellatrices, l’agence avait proposé d’abaisser le maximum réglementaire du chrome 6 dans les articles en cuir et de fixer un niveau maximum pour le nickel dans les textiles. Elle a également cherché à « déterminer les concentrations maximales à ne pas dépasser pour ces substances afin de protéger les consommateurs ». Pour couper court, l’Anses KemI ont appelé l’Echa à bannir dans la fabrication des vêtements, « 25 substances de la famille des colorants dispersés ayant des propriétés sensibilisantes ». Ces colorants, non solubles dans l’eau, sont utilisés pour teindre les fibres synthétiques.

La limitation du niveau maximal utilisable concerne également le chrome 6 (1 mg/kg), le cobalt, le formaldéhyde et la 1,4 paraphénylène diamine (PPD), une substance rentrant en compte dans la fixation des couleurs foncées. Elle est interdite depuis 2005 dans tous les cosmétiques destinés à être en contact avec la peau, dont les tatouages éphémères à base de henné. En revanche, la PPD reste autorisée pour le textile et les teintures capillaires​, si sa concentration ne dépasse pas 6 %.

L’Echa statuera et se réfèrera à la Commission européenne

Pour convaincre l’Echa d’interdire l’utilisation de ces produits allergènes, les agences française et suédoise ont indiqué que « Des alternatives chimiques existent notamment pour les colorants dispersés pour lesquels la substitution est faisable et déjà amorcée en Europe ».

L’Echa donnera son avis après une consultation publique de six mois. Mais le dernier mot reviendra à la Commission européenne.

 

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