Après sa démission, ô combien attendue, François de Rugy a porté plainte ce mercredi contre « Mediapart » pour diffamation. Il accuse le site d’investigations de vouloir le démolir à tout prix. Alors qu’il fait cette annonce, Mediapart publie une nouvelle enquête, cette fois à propos de ses déplacements privés.
« photos volées, ragots, approximations »
François de Rugy a annoncé ce mercredi qu’il portait plainte contre Mediapart qui ne cesse de l’accabler d’accusations. « Face aux contre-vérités de Mediapart, j’ai déposé ce matin une plainte pénale en diffamation », a annoncé le ministre de la Transition écologique. En pleine tourmente autour de ses dépenses jugées excessives, il avait dû présenter sa démission le mardi 16 juillet. « Les attaques et le lynchage médiatique dont ma famille fait l’objet me conduisent aujourd’hui à prendre le recul nécessaire – ce que chacun comprendra », a-t-il expliqué dans un post sur Facebook. L’écologiste macron-compatible estime que Mediapart ne fait que dans la calomnie : « Depuis le début de la semaine dernière, Mediapart m’attaque sur la base de photos volées, de ragots, d’approximations, d’éléments extérieurs à ma fonction », s’en est-il pris au site d’investigation Mediapart, à l’origine des révélations sur son train de vie.
Evidemment pour lui, toutes ces « fausses » accusations ne peuvent rester impunies. Il a d’ores et déjà chargé le Bâtonnier Pierre-Olivier Sur et le Maître Mathias Chichportich d’assurer la défense de ses intérêts.
Le flux de révélations ne s’estompe pas
Malgré la riposte de François de Rugy, Mediapart continue de distiller des informations. Ce mercredi, le site d’investigations publie de nouvelles révélations sur l’utilisation de l’argent public par François de Rugy. Dans un billet titré « François de Rugy démissionne, incapable de justifier ses frais de mandat », le quotidien co-fondé par Edwy Plenel, met à découvert l’usage de son indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) pour payer ses cotisations à EELV entre 2013 et 2014. « Nos questions lui ont été envoyées hier (lundi), nous attendions ses réponses pour 14H, et ce sera l’annonce de sa démission. Notre enquête révèle les détournements de ses frais de député », insiste Edwy Plenel sur Twitter. Mediapart, aidé de Ouest France, révèle en outre que le ministre de la Transition écologique utilisait parfois les chauffeurs et véhicules dont il disposait dans le cadre de ses fonctions de président de l’Assemblée nationale puis de ministre pour des déplacements privés en Loire-Atlantique. La voiture de fonction de François de Rugy faisait régulièrement le trajet entre Paris et Nantes sans lui. Le ministre prenait plutôt le train afin de le conduire sur ses trajets en Loire-Atlantique, où il réside. Des déplacements privés, effectués notamment le week-end.
François de Rugy menacé par des victimes de sa politique ?
Réagissant à ces nouvelles révélations, le cabinet du ministre démissionnaire a expliqué que cette pratique se faisait pour des « raisons de sécurité » car François de Rugy recevait « un grand nombre de menaces » depuis « l’arrêt du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ». Le cabinet ajoute qu’« Etre convoyé par son chauffeur dans ses déplacements privés permettait notamment de pouvoir l’évacuer (…) en cas de menace avérée ».