Plusieurs témoignages accablent le journaliste star de RMC-BFMTV désormais visé par une plainte pour tentative d’agression sexuelle, concernant ses relations avec des collaboratrices.

Il a eu le cas Patrick Poivre d’Arvor (PPDA), ex-présentateur vedette de TF1 dont l’affaire a été alimentée fin 2021 par plusieurs témoignages au journal Libération. Il y a désormais celui de Jean-Jacques Bourdin. À l’instar de son confrère de la chaîne publique française, le journaliste de RMC-BFMTV, deux médias du groupe Altice, est visé par une plainte pour tentative d’agression sexuelle de la part d’ancienne collègue de travail.

Dans les deux affaires, plusieurs similitudes. Tant concernant les relations limites entre les accusés et leurs plaignantes, qu’au regard du procédé mise en place pour tenter de soumettre leurs victimes. Dans les deux cas, la frontière entre la sphère professionnelle et celle privée se mêle à l’initiative d’hommes de pouvoir se croyant manifestement tout permis face à des femmes subalternes et moins âgées.

L’acte fort de Fanny Agostini

Les faits qui valent désormais à Jean-Jacques Bourdin d’être sous le feu des projecteurs sont racontés par Fanny Agostini à Mediapart dans son édition du 14 février. Parmi les témoignages de la journaliste, un épisode particulièrement marquant remontant à 2013. Alors âgée de 21 ans et présentatrice météo à RMC-BFMTV, elle a dû se débattre un jour d’une tentative de baiser forcé de Bourdin au détour d’une sortie à l’Open de pétanque de Calvi en Corse. Une scène ponctuée d’un « J’obtiens toujours ce que je veux » de la part du célèbre matinalier.

Cette mésaventure d’Agostini sera suivie de plusieurs autres tout aussi gênantes, par SMS, de la part de celui qui était son supérieur et son aîné de plus de 30 ans à l’époque. Une star toute puissante des médias que tous les collaborateurs, ceux situés sous sa hiérarchie surtout, avaient tendance à craindre. Car « il pouvait à la fois faire et défaire les carrières ».

Enquête

Mediapart a recueilli bien d’autres témoignages accablants contre Jean-Jacques Bourdin, le plus souvent anonymes, de la part d’anciennes stagiaires. Y compris lorsqu’il était encore à la RTL. Des faits impliquant des messages ou avances instants à connotation sexuelle dans un contexte, soit de déni total, soit de méconnaissance de la part de ses employeurs, comme l’affirme aujourd’hui Alain Weill, patron d’Altice et proche de Bourdin pendant 20 ans.

La plainte d’Agostini fait en tout cas actuellement l’objet d’une enquête du parquet de Paris. Quant au journaliste, il a été suspendu des antennes de RMC-BFMTV il y a quelques semaines.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.