La consommation des ménages français a nettement baissé en mars de 1,3%, d’après des chiffres rapportés par l’Insee vendredi. Ce recul vient principalement du retrait de la consommation alimentaire (2,5%) et à celui de la consommation d’énergie (-1,6). Confrontés à des hausses de prix brutales, les foyers ont diminué de 2,5 % leurs dépenses pour les dépenses essentielles.
La croissance a stagné en mars
Selon une première estimation publiée vendredi par l’Insee, la croissance économique française a stagné au premier trimestre 2022, alors qu’elle était attendue à 0,3%. L’activité économique marque ainsi le pas après une hausse du PIB de 0,8 % au quatrième trimestre 2021. Cette chute brutale s’explique par un recul de 1,3 % de la consommation des ménages, moteur habituel de la croissance française. Elle prend de court les économistes, qui avaient prévu une résistance à l’inflation et à la guerre en Ukraine. Ce conflit commence donc à se faire ressentir en Hexagone, deux mois après ses débuts.
D’après l’Insee la baisse de la consommation des ménages provient principalement du recul de la consommation alimentaire (-2,5 %). Ce retrait-ci s’explique lui aussi par une forte baisse de la consommation de produits agricoles et agroalimentaires en mars. Il est aussi dû partiellement à la chute de la consommation d’énergie (-1,6 %). Celle-ci a sensiblement diminué le mois dernier, en particulier à cause du recul de la consommation de carburants (-1,8 % après +2,7 % en février), ainsi que du gaz et de l’électricité (-1,5 % après -2,4 %). En 2022, les foyers français payaient en moyenne 0.1740 € TTC par kWh d’électricité pour une puissance du compteur de 6 kVA.
Progression de l’habillement-textile
Les chiffres de l’Insee mettent en outre en évidence le repli de 0,1 % de la consommation en biens fabriqués, après une augmentation de 2,2 % en février. Ce fléchissement a été provoqué par une réduction de la consommation en biens dits durables (-1,2 %) après une progression le mois précédent (+1,6 %). Parmi ces produits se trouvent les matériels de transport et les voitures. Il y a eu aussi une nouvelle baisse de la consommation en autres biens fabriqués (-0,3 %) dans un récul au deuxième mois de l’année (-0,4 %). A l’opposé, la consommation en habillement-textile continue de progresser avec +3,1 % après +8,7 % en février. Elle a profité du rebond des achats de chaussures.
Le commerce poursuit son redressement
Du côté de la production des services, la croissance est également au rendez-vous (+0,5%). Sauf qu’il y a eu une forte baisse de l’activité dans l’hôtellerie-restauration. Et également dans les services d’éducation, à cause de la fermeture de certaines classes. En revanche, les services de santé ont enregistré une amélioration des activités. Quant à la production de biens, elle a accéléré, après deux trimestres de stabilité.
L’Insee a par ailleurs constaté la poursuite du redressement du commerce, quoi qu’à un rythme moins soutenu que le trimestre précédent. Il a enregistré une hausse de 1,5 % contre 1,1% auparavant. Pour ce qui concerne l’investissement, celui-ci résiste à la crise sanitaire. Il a connu une légère progression de 0,2% au premier trimestre 2022. Il doit ce petit bon à l’investissement dans les services informatiques dans un contexte de digitalisation croissante des entreprises.