L’initiative de promotion de l’inclusion soutenue par une dizaine de pays a fait flop face à la menace de sanction sportive qu’encouraient les capitaines d’équipe censés arborer le brassard blanc au cœur multicolore de la part de la Fifa.
La campagne OneLove destinée à faire porter aux capitaines de certaines sélections nationales – huit environ – un brassard anti-discrimination de couleur blanche au cœur multicolore, n’aura finalement pas lieu durant la Coupe de monde en cours au Qatar.
La raison concerne le désengagement de ses promoteurs. Les fédérations nationales des équipes concernées ont tout simplement demandé à leur sélection de faire machine arrière, face à la menace de sanction de la Fifa.
Cette dernière doit en effet approuver en amont, tout port de brassard sur le terrain, conformément à ses règles. Mais l’approbation attendue depuis septembre par l’Angleterre, la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, les Pays de Galles, la Suisse, la Belgique et le reste des sélections concernées n’est jamais arrivée.
Stratégie d’étouffement
En lieu et place d’une réaction à la demande de ces fédérations, l’instance dirigeante du football mondial a plutôt observé un silence évocateur en raison de la sensibilité du message véhiculé par cette campagne OneLove du point de vue du Qatar, pays hôte du Mondial.
Le brassard promeut l’inclusion totale dans le football, rejetant toute forme discrimination. De quoi hérisser l’émirat où les relations entre des personnes du même sexe sont criminalisées. Afin de court-circuiter l’initiative née en marge de l’Euro 2020 et par ailleurs soutenue par l’UEFA, la Fifa a lancé il y a quelques jours, sa propre initiative en collaboration avec des agences des Nations unies.
Cela n’a pas dissuadé les adhérents à OneLove qui ont toujours maintenant leur engagement vis-à-vis de cette campagne. Le capitaine de la sélection britannique indiquait ainsi à la veille de l’entrée en lice de son équipe contre l’Iran lundi, qu’il porterait le brassard, quitte à une sanction de la Fifa (amende, carton jaune, etc.).
Revirement spectaculaire
Mais cet engagement n’a pas tenu longtemps. Puisque la journée de dimanche a fait la place au revirement. Les sélections allemande et britannique faisant notamment savoir qu’elles n’étaient plus certaines d’autoriser leur capitaine d’équipe à arborer le brassard polémique.
« Nous étions prêts à payer des amendes qui s’appliqueraient normalement aux infractions aux réglementations sur les maillots et nous nous étions fermement engagés à porter le brassard. Cependant, nous ne pouvons pas mettre nos joueurs dans la situation où ils pourraient être avertis ou même contraints de quitter le terrain en pleine partie », indiquait la FA (Fédération anglaise NDLR) dans un communiqué quelques heures avant le match Angleterre vs Iran.