La cheffe du gouvernement a annoncé qu’elle quittait la tête de l’État insulaire début février, évoquant notamment « un manque d’énergie » nécessaire pour continuer.

« Aujourd’hui, j’annonce que je ne me représenterai pas. Mon mandant en tant que Première ministre prendra fin le 7 février ». C’est ainsi que Jacinda Ardern indiquait ce mercredi 18 janvier, la voix tremblante et les yeux larmoyants, sa fin de mission prochaine à la tête de la Nouvelle-Zélande.

Dans un discours empreint d’émotion, l’actuelle cheffe du gouvernement a annoncé sa démission pour le moins inattendue, avouant n’en avoir pas assez dans le « réservoir » pour continuer à diriger le pays.

« Cet été, j’avais espéré trouver le moyen de me préparer, non seulement pour une nouvelle année, mais pour un autre mandat. Je n’ai pas été capable de le faire. Je crois que diriger un pays est le travail le plus privilégié que l’on puisse avoir, mais aussi l’un des plus difficiles. Vous ne pouvez pas et ne devriez pas le faire à moins d’avoir un réservoir plein et un peu en réserve pour ces défis inattendus« , a déclaré celle dont le pouvoir aura été une succession d’obstacles.

Défis croissants

Propulsée en 2017 à la tête de la Nouvelle-Zélande en tant troisième femme seulement et plus jeune Première ministre du pays, Jacinda Ardern a vu sa gouvernance se muer en challenge quotidien. Des défis ayant tantôt trait à son sexe dans un univers enraciné dans le patriarcat ; tantôt au contexte socio-économique.

Elle a ainsi dû tour à tour faire face avec brio, au massacre de fidèles musulmans par un suprémaciste blanc, à une éruption volcanique, ainsi qu’à la pandémie du Covid-19. Il lui est même arrivé d’avoir à répondre à des questions éminemment sexistes. Comme lorsqu’on lui a demandé, au début de son mandat, si elle comptait avoir des enfants en plein exercice du pouvoir.

Vide immense

« J’espère que je quitterai les Néo-Zélandais avec la conviction que vous pouvez être gentil, mais fort, empathique, mais décisif, optimiste, mais concentré. Et que vous pouvez être votre propre genre de leader, celui qui sait quand il est temps de partir », a déclaré Ardern qui reste la personnalité politique préférée en Nouvelle-Zélande, loin devant ses rivaux, malgré une popularité rognée ces derniers temps entre autres par une conjoncture économique difficile.

La mère d’une petite fille de cinq ans – qu’elle a accouché huit mois après son arrivée au pouvoir – laisse ainsi un vide immense au sein de son parti en perspective des élections générales d’octobre prochain. Elle qui en était considérée comme l’atout majeur.

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