Les Français se tournent de plus en plus vers la seconde main pour des raisons économiques et surtout écologiques. Mais acheter de l’occasion ne signifie pas obligatoirement consommer mieux. C’est ce qu’indique une enquête du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) commandée par l’Ademe.

Depuis plusieurs années, le marché de l’occasion connaît un réel engouement, notamment en France. Les Français disent se tourner vers la seconde main pour faire des économies et surtout pour soulager la planète. Cette conviction s’ancre de plus en plus profondément dans la société. L’Agence de la transition écologique (Ademe) a voulu savoir si elle n’est pas contre-productive.

La seconde main choisie pour protéger la planète

Pour cela, l’organisme a commandé une enquête auprès du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). Publié au mois de juillet, ce rapport indique que consommer mieux ne signifie pas nécessairement consommer moins. L’étude confirme d’emblée que les adeptes de l’occasion sont d’abord préoccupés par l’écologie. Ainsi, 91 % des personnes interrogées se tournent vers la seconde main pour lutter contre le gaspillage et protéger la planète.

Avec la seconde main, on dépense moins aussi

Aussi, 84 % des sondés estiment qu’il s’agit d’une manière « digne » de consommer. Et 88 % considèrent que c’est une façon astucieuse de vivre bien. En d’autres termes, l’occasion permet de dépenser moins car plus abordable que le neuf. Pour 76 % des répondants, la logique financière est un point clé. Selon Crédoc, 82 % des participants utilisent les économies réalisées sur la seconde main pour épargner davantage. Mais ce n’est pas tout le monde qui se contente de mettre l’argent de côté.

Mais certains multiplient les achats d’occasion, donc consomment plus

En effet, certains prennent cet argent économisé grâce à l’occasion pour acheter plus d’articles. Ils sont 86 % à déclarer que cela leur permet d’acheter plus d’objets pour moins cher. Et c’est souvent des achats « plaisir », donc pas indispensables. D’autres ne font pas l’acquisition de produits, mais s’offrent plus de loisirs (84 %). Ainsi, la seconde main peut souvent entraîner un risque de surconsommation en augmentant le pouvoir d’achat. Par conséquent, c’est bien d’acheter de l’occasion, mais c’est encore mieux d’en acheter moins.

L’occasion apprécié pour son côté ‘vieux’ et affectif

Dans son rapport, le Crédoc évoque d’autres motivations à l’achat de l’occasion. Parmi lesquelles, le côté ‘vieux’ des objets qui rappelle des souvenirs, plus « authentiques » et vintage. Par ailleurs, la seconde main aurait un côté affectif. Elle est perçue comme ayant davantage d’âme car ayant appartenu à d’autres personnes. Elle a donc vécu et traversé le temps. Voilà pourquoi certaines personnes achètent l’occasion. Par ailleurs, un article d’occasion renforce le lien social. Les échanges se font souvent entre des individus d’une même communauté.

Le neuf inspire toujours la confiance et le respect

Malgré les avantages de l’occasion, beaucoup estiment encore que le neuf est préférable. En effet, 80% jugent qu’acheter neuf, c’est la garantie d’avoir un produit solide qui dure plus longtemps, contre 50% seulement qui pensent la même chose des produits de seconde vie. En outre, une majorité de Français (54%) considère qu’offrir un objet d’occasion est mal vu par les autres. Cet acte trahirait l’appartenance à une certaine classe sociale…

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