Le chef limogé du Shin Bet, Ronen Bar, a déposé une déclaration explosive devant la Cour suprême israélienne, accusant le Premier ministre Benjamin Netanyahu de tentatives d’ingérence politique dans les services de renseignement. Cette affaire met en lumière une crise institutionnelle sans précédent.
Un limogeage controversé au sommet du renseignement israélien
En mars 2025, Benjamin Netanyahu annonce le limogeage de Ronen Bar, directeur du Shin Bet, invoquant une perte de confiance. Cependant, cette décision intervient après que Bar a refusé d’exécuter des ordres controversés, notamment la surveillance de manifestants anti-gouvernementaux et l’obstruction à des procédures judiciaires impliquant le Premier ministre.
Le 21 avril 2025, Ronen Bar soumet une déclaration de 31 pages à la Cour suprême, détaillant les pressions exercées par Netanyahu pour obtenir sa loyauté personnelle au détriment de l’État de droit. Bar affirme que le Premier ministre lui a demandé de surveiller des citoyens israéliens impliqués dans des manifestations et de fournir des informations sur les financeurs de ces mouvements.
Face à ces révélations, la Cour suprême israélienne suspend provisoirement le limogeage de Ronen Bar, en attendant une décision finale. Cette intervention judiciaire souligne la gravité des accusations portées et l’importance de préserver l’indépendance des institutions sécuritaires.
Des implications politiques et sécuritaires majeures
La tentative de limogeage de Ronen Bar par Netanyahu exacerbe les tensions entre le pouvoir exécutif et le système judiciaire israélien. La procureure générale, Gali Baharav-Miara, critique ouvertement cette décision, la qualifiant de conflit d’intérêts, et souligne les risques pour la démocratie israélienne.
Les accusations de Ronen Bar interviennent dans un contexte de critiques sur la gestion par le gouvernement de l’attaque du Hamas en octobre 2023, qui a fait 1 200 morts en Israël. Bar avait autorisé des enquêtes sur des proches de Netanyahu, notamment sur des allégations de financements qataris, ce qui aurait contribué à son éviction.
L’opposition politique, menée par Yair Lapid, dénonce une dérive autoritaire du gouvernement. Des manifestations massives ont lieu en Israël, les citoyens exprimant leur inquiétude face à ce qu’ils perçoivent comme une atteinte à l’État de droit et à l’indépendance des institutions.
Une crise institutionnelle sans précédent en Israël
Cette affaire met en lumière une crise institutionnelle majeure, où l’équilibre entre les pouvoirs exécutif, judiciaire et sécuritaire est remis en question. La tentative de Netanyahu de contrôler le Shin Bet soulève des inquiétudes sur la concentration du pouvoir et la fragilité des contre-pouvoirs en Israël.
L’affrontement entre Ronen Bar et Benjamin Netanyahu pourrait avoir des répercussions durables sur la démocratie israélienne. La confiance du public dans les institutions est ébranlée, et la nécessité de réformes pour garantir l’indépendance des services de sécurité devient urgente.
La communauté internationale observe avec attention cette crise, préoccupée par les implications pour la stabilité régionale et la démocratie en Israël. Les partenaires d’Israël pourraient revoir leur coopération en matière de sécurité si l’indépendance des institutions est compromise.