À Washington, la Garde nationale sème la peur et la colère

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Le déploiement militaire décidé par Donald Trump dans la capitale fédérale alimente un climat de défiance et une impression d’État policier.
Un dispositif imposant au cœur de la capitale

Depuis la mi-août, plus de 2 200 membres de la Garde nationale patrouillent armés dans les rues de Washington. Cette présence, voulue par Donald Trump, est justifiée par la lutte contre une criminalité qu’il décrit comme galopante, alors même que les chiffres officiels indiquent une baisse historique.

Le président américain, interrogé en conférence de presse, a revendiqué ce choix en affirmant vouloir reprendre le contrôle des rues. Il reconnaît que cette politique est impopulaire dans la capitale, mais estime qu’elle est plébiscitée ailleurs. La tension entre Washington et la Maison-Blanche se cristallise autour de cette démonstration de force.

Chaque jour, des manifestations se tiennent pour exiger le retrait des troupes. Le slogan « Troops out DC ! » devient un cri de ralliement pour des habitants qui dénoncent une militarisation injustifiée de leur ville. La défiance populaire traduit un fossé croissant entre l’exécutif et les citoyens de la capitale.

Des habitants angoissés par cette militarisation

Pour de nombreux habitants, la présence militaire est vécue comme une source d’angoisse permanente. Les contrôles arbitraires, la lenteur de la circulation et la surveillance dans les lieux publics donnent le sentiment d’un État policier, transformant des trajets banals en épreuves quotidiennes.

Les militaires patrouillent jusque dans les stations de métro et aux abords des gares. Cette omniprésence est jugée absurde par des fonctionnaires et étudiants qui rappellent que ces lieux n’étaient pas réputés dangereux. L’impression d’une mise en scène sécuritaire domine dans les témoignages recueillis.

Beaucoup de soldats déployés sont jeunes et apparaissent eux-mêmes mal à l’aise dans ce rôle. Leur présence interroge : sont-ils là pour protéger ou pour intimider ? Le malaise est partagé par certains vétérans, qui considèrent qu’utiliser l’armée contre les citoyens revient à désigner le peuple comme ennemi intérieur.

Une décision aux répercussions nationales

Donald Trump a déjà annoncé vouloir étendre ce modèle à d’autres villes gouvernées par des démocrates, comme Chicago ou New York. La stratégie vise autant la sécurité que la politique, en opposant l’ordre présidentiel au chaos supposé des municipalités rivales.

Des habitants redoutent un engrenage : qu’une altercation avec un soldat dégénère, qu’une arme soit utilisée et qu’une crise éclate. La militarisation de la vie civile est perçue comme une bombe à retardement, capable d’alimenter des affrontements urbains et d’aggraver les divisions nationales.

Pour ses opposants, cette démonstration de force n’est rien d’autre qu’un spectacle. Trump met en scène sa fermeté pour renforcer son image d’homme d’ordre, quitte à transformer les rues américaines en théâtre d’intimidation. La Garde nationale devient un instrument de communication plus qu’un outil de sécurité.



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