Le Liban a reçu d’Interpol, ce jeudi 2 janvier 2020, un mandat d’arrêt international visant Carlos Ghosn, a indiqué une source judiciaire à Reuters. Une perquisition a été menée ce même jour à Tokyo au domicile qu’occupait l’ancien patron de Renault-Nissan avant de fuir à Beyrouth dans la nuit du 29 décembre.
Le Liban a annoncé jeudi 2 janvier avoir reçu une demande d’arrestation de la part d’Interpol concernant Carlos Ghosn, qui a fui le Japon et s’est réfugié à Beyrouth, au Liban. « Le parquet général a reçu une notice rouge d’Interpol concernant le dossier Carlos Ghosn », a indiqué le ministre libanais de la Justice Albert Sarhane, cité par l’agence de presse officielle ANI.
Ghosn arrivé au Liban avec un passeport français et une carte d’identité libanaise
Interpol n’émet pas de mandats d’arrêt et ne peut déclencher ni enquêtes ni poursuites, mais les pays membres et les tribunaux internationaux peuvent demander la publication de « notices rouges », souligne l’AFP. Ces avis de recherche internationaux s’appuient sur des mandats d’arrêt nationaux, dont les informations qu’ils contiennent sont transmises aux autres membres via une base de données sécurisée.
Les autorités libanaises ont déjà annoncé que Carlos Ghosn était entré « légalement » dans le pays, avec un passeport français et une carte d’identité libanaise, selon une source à la présidence. De son côté, la Sûreté générale a assuré que rien n’imposait « l’adoption de procédures à son encontre » ni « l’exposait à des poursuites judiciaires » au Liban. Le ministère libanais des Affaires étrangères a par ailleurs rappelé qu’il n’existait pas d’accords de « coopération judiciaire » ou d’extradition entre son pays et le Japon.
La fuite rocambolesque de l’ex magnat de l’automobile
Au Japon ce jeudi, les télévisions locales ont montré des images d’inspecteurs entrant dans la résidence où habitait Carlos Ghosn à Tokyo. Cette perquisition vise à éclaircir les circonstances de son départ. Les officiers du bureau des procureurs vont exploiter toutes les données disponibles, dont les images de la caméra de surveillance à l’entrée de son domicile et celles des caméras du quartier. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’ancien patron de Renault-Nissan a emprunté un jet privé de l’aéroport du Kansai (ouest). L’appareil aurait décollé le 29 décembre vers 23 h 00 (heure locale) de cette infrastructure cogérée par les groupes français Vinci et japonais Orix, et pris la direction d’Istanbul, en Turquie.
Son lieu de résidence à Beyrouth reste inconnu
L’ex-PDG est arrivé le lundi 30 décembre à Beyrouth, d’où il a émis un communiqué. Une conférence de presse doit avoir lieu dans les jours à venir dans la capitale libanaise, a confirmé ce jeudi l’équipe de communication de l’ancien magnat de l’automobile. Pour l’instant, son lieu de résidence reste inconnu.
Carlos Ghosn a été arrêté fin 2018 par les autorités japonaises. Il fait l’objet de quatre inculpations dans ce pays: deux pour des revenus différés non déclarés aux autorités boursières par Nissan (qui est aussi poursuivi sur ce volet), et deux autres pour abus de confiance aggravé.