Alors que nombre de ses rivaux sont déjà sur le ring, le président tergiverse quant à une participation à la prochaine présidentielle. Rien ne presse évidemment, mais il faudra se montrer à la hauteur de la tâche au moment de sauter le pas.

Pour Emmanuel Macron, c’est moins la décision d’aller à la présidentielle que le timing qui est crucial. Le chef de l’État sortant dont les ambitions ne font plus aucun doute doit disposer d’abord d’un certain nombre de cordes à son arc avant de se lancer dans la bataille. Notamment sur des sujets concernant la sécurité ou l’immigration à propos desquels il pâtit d’un déficit criant de confiance au sein de l’opinion. D’autant qu’une certaine opposition tend à opposer les deux à l’aune des attaques terroristes qui frappent à nouveau les agents de la police. Illustration avec la présidente de Libres, Valérie Pécresse, qui a appelé le gouvernement à durcir le ton en matière de politique migratoire dans la foulée de l’attaque de Rambouillet.

Activisme sécuritaire

La sécurité sera donc inévitablement un des enjeux majeurs du scrutin d’avril prochain. Emmanuel Macron le sait. D’où le virage sécuritaire amorcé depuis quelques semaines dans un contexte de crise sanitaire. Le projet de loi sur la sécurité globale censé renforcer l’encadrement des personnes condamnées pour djihadisme et dont le gouvernement espère le vote par l’Assemblée nationale en juillet s’inscrit dans ce cadre. Au-delà de combler son déficit de crédibilité au sein de l’opinion sur ce sujet, le chef de la macronie veut surtout couper l’herbe sous le pied de Marine Le Pen, sa principale rivale selon les sondages. La présidente du Front national (FN) qui ratisse large dans l’opinion sur ce thème sécuritaire, est ainsi marquée à la jupe par Gérald Darmanin, monsieur sécurité du gouvernement. Au risque de se faire passer pour un idéologue de l’extrême-droite.

Mobiliser à propos de l’environnement

Le chef de l’exécutif entend également capitaliser sur l’environnement. Taxé par les écologistes de famélique, le bilan du quinquennat sur ce thème est vigoureusement défendu au sein de la majorité présidentielle. Encore plus depuis que l’Assemblée nationale a amorcé l’examen du projet de loi sur le climat. Ce texte d’une soixantaine de pages est présenté par le gouvernement comme gage de son volontarisme en faveur de l’environnement.

L’Europe, la relance économique post-covid sont autant d’autres points sur lesquels le président est attendu, au risque de se sentir trop à l’étroit dans son prochain costume de candidat.

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