Le ministre de l’Intérieur et la candidate aux primaires écologistes en perspective de la présidentielle s’illustrent à travers un conflit au ras des pâquerettes. Dernier épisode en date, la menace du locataire de la Place Beauvau de révéler le contenu de ses échanges privés avec son vis-à-vis.

On savait Gérald Darmanin offensif, surtout contre les opposants à son chef, le président Emmanuel Macron. Mais pas au point de se complaire autant dans la fange, même si c’est pour répliquer à un détracteur. C’est pourtant ce que vient de faire le ministre de l’Intérieur en menaçant mardi sur la matinale de France Inter de rendre publics des messages qu’il aurait eus avec Sandrine Rousseau. Cette dernière est accusée de lui avoir demandé avec insistance une nomination en qualité de directrice de l’Institut régional d’administration (IRA).

La candidate aux primaires d’Europe Écologie les Verts (EELV) avait vertement critiqué dimanche dernier le patron des flics de France, accusé de jeter de l’opprobre sur sa fonction en raison des soupçons de viol dont il fait l’objet depuis plusieurs années. Ces accusations remontant à 2017 ont trouvé davantage d’écho au sein de l’opinion depuis sa nomination à la tête du ministère de l’Intérieur il y a un an. L’intéressé a toujours nié tout acte répréhensible dans ce dossier pour lequel il a par ailleurs bénéficié d’une ordonnance de non-lieu. Mais la justice le maintient en qualité de témoin assisté.

Le débat politique absent

Au-delà de cette affaire de viol présumé sur laquelle la justice se penche bien volontiers, le conflit entre Gérald Darmanin et Sandrine Rousseau traduit si besoin en était, la pauvreté du débat politique français à la veille d’une échéance présidentielle rendue davantage cruciale par le contexte social et sécuritaire global. À défaut d’une controverse centrée sur les idées et prenant en compte les aspirations des populations, les deux personnages publics se livrent à une guéguerre qui n’honore guère leur rang respectif au sein de la République.

Comment en effet comprendre qu’un membre de l’exécutif en vienne à menacer une candidate à la présidentielle, de façon publique qui plus est et dans le plus serein des mondes. Au risque de susciter à l’occasion l’étonnement de son interlocutrice, la journaliste Léa Salamé.

C’est peut-être la personnalité des deux acteurs qui rend possible cet état de fait. Puisque l’on a d’un côté un ministre familier des dérapages et de l’autre, une figure politique qui n’en finit plus de choquer dans sa quête élyséenne.

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