Kristalina Georgieva, ancienne dirigeante de l’institution de Bretton Woods, est accusée d’avoir falsifié les conclusions du Doing Business au profit de Pékin en 2018. De quoi en rajouter à la polémique autour de ce rapport annuel jugé peu crédible par de nombreux observateurs.
Difficile à croire, et pourtant… Pendant que la présidence Trump rivalisait d’initiatives dans sa guerre commerciale contre la Chine, une institution certes multilatérale, mais par excellence américaine, faisant le jeu de Pékin, quitte à enfreindre les règles. Il s’agit en l’occurrence de la Banque mondiale alors présidée par Jim Yong Kim.
Les faits remontent à 2018 en pleine préparation du rapport annuel de l’institution dénommé Doing Business, destiné à l’évaluation du classement des affaires dans 190 nations considérées. Par crainte de froisser Pékin, Kristalina Georgieva actuellement à la tête du FMI et alors directrice générale de la Banque, agit en coulisses sur ordre de sa hiérarchie aux fins de faire modifier cet indice qui devait voir le pays communiste chuter de la.
Ainsi, Kristalina Georgieva s’assurait de ne pas mettre en péril le processus d’augmentation des ressources de la Banque mondiale que Pékin menaçait de ne pas avaliser en raison de sa brouille avec Washington sous l’administration Trump.
Donnant-donnant
L’information révélée jeudi 16 septembre à travers un audit commandité par l’institution de Bretton Woods décrit un contexte d’intense pression dans lequel la présidente du FMI était une des principales chevilles ouvrières. La Bulgare réfute bien évidemment ces conclusions dont elle juge l’interprétation incorrecte.
Mais les informations sont peu ou prou confirmées par Paul Romer, anciennement employé par la Banque mondiale. Le Nobel d’économie démissionnaire de l’institution début 2018 a déclaré à l’AFP jeudi s’être inquiété des modifications de la méthodologie d’évaluation du Doing Business en vain. À l’époque, l’économiste avait dénoncé le classement attribué à certains pays dont le Chili, provoquant une crise entre les autorités chiliennes et la Banque.
Fin du Doing Business
Au-delà du cas Kristalina Georgieva, les révélations contenues de l’enquête de la Banque mondiale ont de quoi embarrasser l’institution désormais présidée par l’Américain David Malpass, contrainte de mettre un terme à la publication de son Doing Business. La Banque indique dans un communiqué travailler à un nouvel outil d’évaluation de l’environnement des affaires.
C’est la fin d’un indice de notation qui n’a jamais fait l’unanimité malgré tous les atours dont les auteurs n’ont cessé de le couvrir à chaque occasion.