L’ex-star du tennis mondial reste introuvable depuis ses accusations d’abus sexuel envers un haut dignitaire chinois, il y a une dizaine de jours. Les réseaux sociaux se mobilisent pour éviter que ce énième #MeToo chinois ne tombe dans l’oubli.

Au sein de la communauté du tennis mondial, un nom revient souvent ces derniers jours. Celui de Peng Shuai. Et pour cause, personne ne semble en mesure de localiser cette ancienne célébrité de la balle jaune, 35 ans, depuis le 4 novembre. L’ancienne championne du double à Roland-Garros en 2014 avait la veille, accusé d’inconduite sexuelle à travers un texte publié sur le réseau social chinois Weibo, Zhang Gaoli. Ce dernier l’aurait en effet forcé à avoir des relations avec lui, avant d’en faire sa maîtresse.

Les faits remontent à trois ans et l’accusatrice précise n’avoir aucun moyen d’étayer ses dires. Mais ils sont suffisamment graves pour nourrir les conversations en Chine, d’autant que l’accusé, 75 ans, a été vice-Premier ministre du pays entre 2013 et 2018. Par ailleurs, les accusations d’agression sexuelle sont si en proie à une certaine chape de plomb sociale en Chine, que chaque libération de la parole d’une présumée victime suscite des remous. Elle donne également à voir la détermination des autorités à faire taire toute voix dissonante, y compris par la censure.

Black-out !

Le message de Peng Shuai à l’origine des accusations a ainsi été depuis supprimé de Weibo. Il aurait disparu du Twitter chinois une demi-heure seulement après sa publication, à en croire les observations de Reuters mercredi 3 novembre. L’agence de presse britannique indique également que plusieurs fonctions du réseau social, dont celles de partage des captures d’écran et de publication des commentaires avaient été restreintes. Une stratégie déjà observée par le passé sur le web chinois dès lors qu’un sujet sensible y éclate. L’objectif est souvent d’étouffer l’affaire avant qu’elle ne prenne des proportions incontrôlables et attentatoires pour l’image d’une Chine qui ne fait plus mystère de sa propension autoritaire.

#WhereIsPengShuai

Reste à voir si l’État communiste réussira à noyer la parole de Peng Shuai parmi celles de rares autres victimes à s’exprimer publiquement depuis l’apparition mondiale du mouvement #MeToo. C’est précisément ce que tentent d’éviter les internautes mobilisés en dehors de l’Empire du Milieu sur Twitter. Le réseau social a ainsi vu fleurir ces derniers jours, le hashtag #WhereIsPengShuai destiné à retrouver la star de tennis depuis portée disparue. La WTA, instance faîtière du circuit féminin a elle, demandé dimanche 14 novembre, une enquête sur le sort de son ancienne ambassadrice.

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