Nosopharm, startup française spécialisée en biotechnologie, a remanié en juin dernier son conseil de surveillance, avec notamment la nomination de Jacques Dumas à la présidence de l’organe. La nouvelle équipe doit poursuivre le développement de l’antibiotique NOSO-502 jusqu’à la phase 1 des essais cliniques.
Nosopharm, entreprise française de biotechnologie dédiée au développement de nouveaux médicaments anti-infectieux, a procédé au remaniement de son conseil de surveillance, fin juin dernier. Les actionnaires ont choisi Jacques Dumas comme nouveau président de l’organe non-exécutif en remplacement de Jacques Biton. Ils ont également approuvé l’intégration de Laurent Fraisse en tant que membre indépendant, à la place de Marie-Paule Richard. Ils ont en outre validé celle de Sandra Dubos en tant que représentera Kreaxi, un des investisseurs de Nosopharm. Elle prendra la suite de Gwenaël Hamon. Par ailleurs, Martin Lauriot Prevost fait son entrée au titre d’investisseur historique, quand Frédéric Hammel reste le représentant de Elaia Partners.
Plus de 30 ans d’expérience en R&D dans les grands groupes
La désignation de Jacques Dumas à la tête du conseil de surveillance répond au besoin de maintenir une certaine compétence alors qu’une étape majeure s’annonce pour Nosopharm. Celle du développement de l’antibiotique NOSO-502 jusqu’à la phase 1 des essais cliniques. Le nouveau président bénéficie de 30 ans d’expérience en R&D, au cours desquels il a co-inventé deux médicaments commercialisés, le Nexavar® et le Stivarga®. Ce docteur en chimie organique de l’Université Paris VI a occupé de hauts postes dans de grands groupes pharmaceutiques comme Bayer Healthcare (1992-2007) et AstraZeneca (2007 à 2014).
Philippe Villain-Guillot, co-fondateur et président du directoire de Nosopharm, est convaincu que sous sa houlette, « le nouveau conseil de surveillance facilitera les collaborations avec des partenaires industriels et universitaires de premier plan ». Il aidera surtout à développer le pipeline du groupe et faire avancer les « programmes prometteurs de découverte de médicaments contre les maladies infectieuses, en particulier dans le contexte de la montée de l’antibiorésistance. ». Pour sa part, Jacques Dumas a dit être heureux de sa nomination et a exprimé son engagement à mener à bien sa mission.
Mettre fin à l’antibiorésistance des infections nosocomiales
La nouvelle équipe devra mettre en place des partenariats stratégiques avec des acteurs publics et privés pour préparer au mieux le prochain tour de financement de Nosopharm. Elle pourra ainsi poursuivre le développement du programme NOSO-502 jusqu’à la phase 1 des essais cliniques. L’entreprise a annoncé en juin les résultats positifs de ses études toxicologiques précliniques pour son antibiotique first-in-class dédié au traitement des infections nosocomiales multirésistantes. Le médicament aurait inhibé le ribosome bactérien grâce à un nouveau mécanisme d’action contre les entérobactéries résistantes aux carbapénèmes.
Ces entérobactéries sont responsables d’infections nosocomiales sévères et potentiellement mortelles. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui attend un traitement depuis plusieurs décennies, les classe comme agents pathogènes prioritaires critiques nécessitant de nouveaux antibiotiques de toute urgence. En effet, elles font partie des dix principales menaces mondiales pour la santé publique avec 1,27 million de morts en 2019. Leur résistance aux antibiotiques en fait une épidémie silencieuse. Selon Jacques Dumas, « la plateforme unique de découverte de médicaments de Nosopharm convient parfaitement pour « découvrir des anti-infectieux first-in-class et aider à lutter contre l’antibiorésistance ».