Dix ans après sa disparition, Jonah Lomu demeure le joueur qui a révolutionné le rugby

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Le 18 novembre 2015 disparaissait Jonah Lomu, laissant derrière lui un héritage unique dans l’histoire du rugby mondial. Dix ans plus tard, son impact reste intact : l’ailier néo-zélandais, véritable phénomène physique et technique, a marqué durablement la manière de jouer, de percevoir et d’entraîner dans ce sport. Aucun autre joueur n’a autant incarné une rupture dans son époque.

Le jour où le rugby a basculé

Le 18 juin 1995, lors de la demi-finale de Coupe du monde face à l’Angleterre, Jonah Lomu n’a que 20 ans mais se révèle à la planète rugby. Lancé comme une masse en mouvement, il inscrit quatre essais, dont une action restée iconique : sur 30 mètres, il renverse trois défenseurs, dont Mike Catt, que les images montreront projeté au sol comme une simple quille.

Deux décennies plus tard, l’Anglais avouera n’avoir rien pu faire. « Il faisait 114 kilos, moi 82. Je me suis retourné et je l’ai vu aplatir. Le reste appartient à l’histoire », confiera-t-il. Ce jour-là, Lomu devient un mythe et le rugby change de dimension.

Pour la première fois, un joueur de son gabarit — 1,96 m pour plus de 110 kg — est capable de sprinter, d’éliminer, de déborder et de casser des plaquages avec la même facilité.

Un joueur inarrêtable au sommet de son art

Les supporters français associent presque instinctivement le nom de Jonah Lomu à la demi-finale de 1999, lorsque les Bleus ont renversé la Nouvelle-Zélande dans un match devenu légendaire (43-31). Malgré la défaite, Lomu marque deux essais trademark : lancés, puissants, irrésistibles.

Pour Olivier Magne, troisième ligne du XV de France, personne n’était dupe. « Il n’y avait pas de plan anti-Lomu, c’était inconcevable. Dès qu’il avait un peu d’espace, on savait qu’on ne pourrait pas le stopper. La seule solution, c’était la mobilisation collective », se souvient-il.

Lomu avait déjà fasciné les joueurs français en rugby à 7 quelques années plus tôt. « C’était encore pire : tu l’attrapais par le maillot, il te traînait sur 50 mètres », raconte Magne. « Il n’était pas qu’un bulldozer. Il savait cadrer-déborder, jouer dans les espaces. C’était une confrontation inégale comme on n’en avait jamais connue. »

Un avant-goût du rugby moderne

Lomu apparaît à un moment charnière de l’histoire du sport : la professionnalisation débutante. Son profil préfigure ce que deviendront progressivement les trois-quarts modernes, de plus en plus massifs, rapides et puissants.

« Voir un joueur de cette taille courir aussi vite et changer de direction avec autant d’aisance, c’était inédit », souligne Olivier Magne. « Avant lui, il y avait eu de grands joueurs, mais personne d’aussi impressionnant physiquement. Lomu a accéléré l’évolution du rugby. »

Au-delà de ses performances, Jonah Lomu a marqué l’imaginaire collectif. Premier rugbyman à donner son nom à un jeu vidéo, il est aussi devenu l’un des rares joueurs à faire basculer le rugby dans la popularité mondiale.

Un héritage qui continue de rayonner

Une décennie après sa disparition, Jonah Lomu reste l’une des plus grandes icônes du ballon ovale. Son style, son charisme et sa domination physique ont ouvert une nouvelle ère. Beaucoup voient encore en lui le plus grand joueur de l’histoire, celui qui a redéfini les possibilités athlétiques du poste d’ailier.

Sa trace est indélébile : dans les mémoires, dans les images, dans les évolutions du jeu. Jonah Lomu n’a pas seulement brillé, il a changé le rugby. Et dix ans après sa mort, son ombre plane toujours sur les terrains du monde entier.

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