Après l’échec des négociations de Renault avec Fiat-Chrysler sur une fusion de taille, l’Etat français veut diminuer sa part dans le groupe au losange. Le Ministre Bruno Le Maire a expliqué que cette réduction vise à renforcer l’alliance automobile franco-japonaise avant de songer à un rapprochement avec un autre constructeur.
« Remettons les choses dans le bon ordre »
Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire a appelé samedi, dans un entretien avec l’AFP, à renforcer l’alliance entre Renault et Nissan. Pour se faire, l’Etat se dit prêt à réduire sa part dans le constructeur automobile français. Cette participation est l’objet de friction entre Renault et son partenaire japonais, depuis plusieurs mois. Elle a aussi échaudé Fiat-Chrysler qui rêvait d’une fusion avec la marque au losange. En effet, le groupe italo-américain a évoqué des « exigences de Bercy » et « les conditions politiques » en France. Mais pour Bruno Le Maire, « L’Etat français est l’actionnaire de référence chez Renault, donc il est légitime que l’actionnaire de référence joue son rôle ».
Après ce retrait (peut-être temporaire) de l’offre de fusion de Fiat-Chrysler Automobiles, l’Etat a décidé de ne pas aller vite en besogne en consolidant d’abord l’alliance entre Renault et Nissan. « Remettons les choses dans le bon ordre », a lancé le ministre Le Maire en marge du G20 Finances à Fukuoka, au Japon. « Dans le bon ordre, ça veut dire d’abord la consolidation de l’alliance, et ensuite la consolidation (avec d’autres partenaires), et pas l’un avant l’autre, parce que sinon vous risquez que tout s’effondre comme un château de cartes », a-t-il précisé. Puis d’annoncer que « Nous pouvons réduire la part de l’Etat dans le capital ».
Il n’y a pas de sacrifice de trop pour cimenter une alliance
Le Ministre de l’Economie est conscient que Nissan s’est montré très rétif ces derniers mois sur cette importante participation de l’Etat français au sein de l’alliance franco-japonaise. A cela il faut ajouter les récents accrocs au sujet de l’affaire Carlos Ghosn, qui a sérieusement effrité la confiance. Alors il n’était pas question de parler de fusion, le vœu le plus cher de l’actionnaire français. Etant donné qu’en toute négociation, il faut faire des concessions pour avancer, l’Etat va abaisser sa part. D’ailleurs, « Cela ne pose pas de difficultés sous réserve qu’au bout du compte on ait une alliance plus solide entre les deux grands constructeurs automobiles que sont Renault et Nissan », souligne le ministre de l’Economie.