Lors d’une conférence de presse, à l’issue d’une rencontre avec le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba, Paul Kagamé a appelé les pays africains au rassemblement afin d’endiguer le terrorisme qui frappe de plein fouet le continent. Pour lui, la solution à ce fléau ne viendra pas de l’extérieur, mais des Africains eux-mêmes.

Le président rwandais veut que l’Afrique prenne son destin en main. Quelques heures après une attaque terroriste dans le nord du Mali ce dimanche, qui a fait 35 morts, Paul Kagamé a invité les pays africains au rassemblement afin de mettre un terme au terrorisme. C’était à l’occasion d’une visite d’Etat à Libreville, ce lundi 10 juin. En conférence de presse, en langue anglaise, l’homme fort de Kigali a rappelé que sans l’union sacrée, les Africains ne pourront jamais venir à bout du djihadisme. « Nous ne réussirons pas à mettre fin aux problèmes sécuritaires sur le continent », sans une collaboration de tous les pays africains, a-t-il déclaré.

Les aides extérieures peuvent aggraver les problèmes

Selon l’ancien président de l’Union Africaine, il appartient aux fils du continent de régler leurs problèmes. Personne ne le fera efficacement à leur place. Il pense que les aides « venues de l’extérieur du continent (…) peuvent parfois compliquer encore plus les problèmes ». Le chef d’Etat rwandais faisait ainsi allusion à l’opération française Barkhane au Mali. Malgré la présence des soldats français, le nord Mali est toujours aussi instable que lors de son invasion en 2012 par des djihadistes descendus de Libye. C’est pourquoi, « La meilleure façon » de résoudre les problèmes « est de travailler avec les pays africains et des institutions comme l’Union africaine (…) et de venir ensuite les aider dans leurs initiatives », a souhaité Paul Kagamé.

Cette coopération est d’autant plus « nécessaire » que le terrorisme concerne tous les pays africains car, « certains problèmes traversent les frontières, ils ne sont pas confinés à une zone ou à un pays », a précisé M. Kagame.

Depuis quelques années, le continent africain fait face à plusieurs groupes djihadistes opérant dans les pays du Sahel et dans la corne de l’Afrique, comme le Mali, le Burkina, le Nigeria, la Libye, ou encore la Somalie…Et ils menacent maintenant les pays frontaliers avec des excursions éclairs.

Le contraste Kagamé

Rappelons que Paul Kagamé a assuré la présidence tournante de l’Union africaine en 2018, avant de céder sa place à l’Egyptien Abdel Fatah Al Sissi en février dernier. Dans son pays, cet ancien rebelle du Front patriotique rwandais (FPR) est perçu comme un travailleur car ayant fait du Rwanda l’un des pays africains les plus dynamiques économiquement. Mais politiquement, il est vivement critiqué, notamment par les Occidentaux, pour la répression de l’opposition et la violation de la liberté d’expression.

 

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