Mohamed Ould Bouamatou peut croiser les doigts. Ces dernières semaines, le cours des évènements laisse croire que son retour en Mauritanie n’est plus loin. Une manifestation en sa faveur, sa réhabilitation par le nouveau pouvoir, la levée des mesures restrictives frappant sa banque…On a l’impression que la prochaine décision sera de prononcer la fin des poursuites judiciaires contre lui.

Avec l’élection de Mohamed Ghazouani, la situation socio-politique s’est énormément améliorée en Mauritanie. Contrairement à son prédécesseur Abdel Aziz, le nouveau chef d’Etat a joué la carte de l’apaisement dès son accession au pouvoir. Il a d’abord tendu la main aux leaders politiques du pays, qui n’avaient plus droit au chapitre sous l’ancien régime. Il a échangé avec eux pour aplanir les divergences. Après quoi, il a lancé le pays sur les rails de la démocratie en procédant à la libération de prisonniers politiques. Chacun avait donc commencé à profiter du changement. Sauf les exilés politiques, dont Mohamed Ould Bouamatou.

« Cette ouverture là, ça n’existe pas tant que les citoyens sont exilés »

Heureusement, le 13 décembre, le peuple, qui ne les avait pas oubliés, a organisé un sit-in devant la présidence de la république pour exiger leur retour au pays natal. Ils étaient plus d’un millier à ce rassemblement. Parmi ces manifestants, l’artiste et ancienne sénatrice Malouma Mint El Meidah qui a affirmé que « Ce président aujourd’hui, Mohamed Ould Ghazouani, il a commencé de faire une ouverture à tout le monde, il veut que tout le monde soit content et cette ouverture là, ça n’existe pas tant que les citoyens sont exilés. ».

Elle exhortait ainsi le nouveau chef d’Etat à poursuivre sur sa lancée en permettant aux Mauritaniens contraints à l’exil de rentrer chez eux, afin de participer à la reconstruction du pays.

Les bonnes nouvelles s’enchaînent pour Mohamed Ould Bouamatou

Si Ghazouani n’a pas (immédiatement) agrée à la requête des manifestants, ce n’est peut-être pas parce qu’il ne veut pas de ce retour. Il a surement son propre calendrier. Fin décembre, le premier ministre, Ismaël Ould Beda Ould Cheikh Sidiya, a remis des distinctions aux patrons mauritaniens, notamment à Mohamed Ould Bouamatou. Etant en exil depuis 2013, son prix a été remis à l’homme d’affaires Aziz Ould El Mami.

Cette distinction, qui a valeur de réhabilitation, vise à remercier le banquier pour services rendus à la nation. A travers sa banque GBM, l’homme d’affaires a en effet quasiment financé tous les secteurs économiques de son pays, de la banque, à la téléphonie, en passant par les assurances, la pêche, l’agroalimentaire, les mines et la construction. Il a aussi œuvré dans l’humanitaire avec sa fondation pour l’égalité des chances et le social avec sa clinique ophtalmologique.

Au cours de la même cérémonie, il a été procédé au retrait d’une plainte introduite contre le philanthrope par des fausses Ongs manipulées par l’ancien régime.

Les bonnes nouvelles vont continuer de tomber pour Bouamatou. Quelques jours plus tard, le ministère des pêches et de l’économie maritime a ordonné la levée des mesures restrictives frappant la banque de Mohamed Ould Bouamatou.

Cerise sur le gâteau, le 11 janvier, les autorités locales ont assisté à l’inauguration d’une antenne de la Générale de Banque de Mauritanie (GBM), par Leila Bouamatou, fille du fondateur.

Bouamatou a commencé à rénover sa maison

Avec cette série de décisions en sa faveur, Bouamatou peut raisonnablement croire en un retour au pays, très prochainement. Tous les regards sont désormais tournés vers Ghazouani, qui est homme à prendre son temps, mais à toujours agir à bon escient. De son côté, Bouamatou a commencé à rénover sa maison, comme s’il pressentait son retour.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.