L’Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anses) alerte sur les risques d’introduction en France d’un virus émergent, très virulent et très contagieux pour les tomates, poivrons et piments. Il s’agit du « tomato brown rugose fruit virus » ou ToBRFV dont les premiers signalements datent de 2014 en Israël et de 2015 en Jordanie.

« Il n’existe aucun traitement efficace ni de variété résistante »

Les tomates françaises sont en danger ! L’Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anses) alerte sur les risques d’introduction en France d’un virus émergent, très virulent et très contagieux pour les tomates, poivrons et piments. « Le tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV) est particulièrement dangereux pour les plantes qui y sont sensibles. Il peut se transmettre par les semences, les plants et les fruits infectés, et survit longtemps à l’air libre », a indiqué mardi dans un communiqué l’Anses, qui estime que les cultures de plein champ comme sous serre peuvent être contaminées.

L’établissement public demande à toute personne le détectant sur des cultures en France de signaler rapidement sa présence pour éviter sa dissémination. Cela est nécessaire d’autant « qu’il n’existe aucun traitement efficace ni de variété résistante contre ce virus », a expliqué à l’AFP Philippe Reignault, directeur du laboratoire de santé des végétaux à l’Anses.

Le virus contamine aussi les graines et les fruits

Le ToBRFV est un virus émergent dont les premiers signalements datent de 2014 en Israël et de 2015 en Jordanie, dans les deux cas sur des tomates produites sous serre. Il a ensuite gagné le Mexique et les Etats-Unis. Sa présence a été signalée en Europe, dans les pays limitrophes de la France dont l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Mais également en Turquie et jusqu’en Chine.

Les plants touchés par le ToBRFV présentent des décolorations, des marbrures et des déformations au niveau des feuilles comme des fruits. Ils ont en outre un aspect rugueux et ne sont pas commercialisables.

Très contagieux, le ToBRFV peut infecter jusqu’à 100 % des plantes dans une exploitation. Il peut pénétrer dans la plante via des microblessures provoquées par un contact physique avec tout support porteur du virus : plantes, mains, outils, vêtements, insectes pollinisateurs, oiseaux ou eau d’irrigation, détaille l’Anses. Le virus se propage par la suite dans toute la plante, contaminant aussi les graines et les fruits. Spécifique des végétaux, le ToBRFV n’est pas transmissible à l’homme. Rassurant !

Ce que propose l’Anses

L’Allemagne a réussi à éradiquer le foyer de virus en arrachant les plants, en les détruisant et en désinfectant le sol. « C’est une stratégie qui doit être réactive, efficace, pour éviter qu’on passe d’un foyer ponctuel, localisé, à une situation de dissémination du virus », a averti Philippe Reignault. Outre cette mesure drastique, l’Anses recommande que les tomates importées en France proviennent uniquement de sites de production déclarés exempts du virus. De plus, les jardiniers amateurs devront être sensibilisés au risque de contamination de ce nouveau bioagresseur.

Et si le virus prospère malgré ces précautions, l’Anses propose aux pouvoirs publics un plan national de surveillance et de détection précoce. Celui-ci consiste en l’éradication des foyers dépistés par arrachage et incinération de la totalité des plants, suivis d’une désinfection et d’un vide sanitaire.  Cette stratégie a fait ses preuves dans la lutte contre le virus pépino et la bactérie clavibacter. Deux organismes nuisibles émergents de la tomate qui sont sous contrôle.

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