Comme convenu, le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus ancienne de France en activité, a été débranché du réseau électrique national ce samedi 22 février aux alentours de 2 heures du matin. La procédure d’arrêt a débuté vendredi à 20 h 30 dans une atmosphère tendue entre les employés et la direction d’EDF.

Alors que les salariés de Fessenheim faisaient monter la pression – menaçant de braver les instructions de la direction –, le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim, a été débranché, comme prévu, du réseau électrique national ce samedi aux alentours de 2 heures du matin, a annoncé EDF. La procédure d’arrêt du réacteur de 900 mégawatts (MW) a débuté vendredi à 20 h 30.

Cet arrêt met un point final à des années de remous, de débats et de reports sur le sort de la centrale alsacienne, bâtie dans les années 1970, tout près de la frontière avec l’Allemagne.

Colère et impuissance des salariés

Plus tôt, certains salariés avaient menacé de désobéir et de ne pas engager les procédures d’arrêt. Dans l’équipe de nuit qui devait prendre ses fonctions à 21 h, plusieurs agents étaient susceptibles de refuser de poursuivre les opérations, repoussant de plusieurs heures l’échéance, selon des sources concordantes. « Il y a trois équipes et celle qui doit procéder à l’arrêt du réacteur, cette nuit, est la plus remontée », selon un syndicaliste. « Quand on a vu l’équipe appelée à opérer les procédures d’arrêt, on s’est dit que ça ne pouvait pas plus mal tomber », ajoutait ce salarié. Il assurait que « plus de la moitié » de ses membres entendaient désobéir. Mais leur colère n’aura pas suffi. « Il y a un décret qui est sorti, il faut le faire, on ne va pas aller au tribunal », a reconnu un autre salarié d’EDF.

Ils ont en tout cas fait leur devoir comme le souhaitait dans la matinée Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique : « Je compte sur le professionnalisme des salariés d’EDF », a-t-elle dit.

Le démantèlement total prévu à l’horizon 2040

Le second réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim subira le même sort le 30 juin. L’évacuation du combustible de la centrale sera, selon le calendrier prévu, achevée en 2023. Ensuite doit se poursuivre la phase de préparation au démantèlement, processus inédit en France à l’échelle d’une centrale entière qui devrait commencer à l’horizon 2025 et se poursuivre au moins jusqu’en 2040.

Pour Matignon, la fermeture de Fessenheim « constitue une première étape dans la stratégie énergétique de la France, qui vise un rééquilibrage progressif » entre les différents types d’énergies, avec une diminution progressive de la part du nucléaire – actuellement de 70 %, la plus importante au monde – et une augmentation de celle de l’électricité d’origine renouvelable.

Mais la polémique sur le bien-fondé de cette fermeture ne va pas cesser avec l’arrêt du réacteur n° 1.

Il n’y aura aucune perte d’emploi

Ce samedi, pro-Fessenheim et antinucléaires font entendre leurs voix en affichant une même priorité, l’écologie, mais avec des arguments bien différents. Les associations de défense de l’environnement, hostiles depuis des années à cette centrale, tiennent une conférence de presse à Colmar. Elles doivent aussi se rassembler dans le centre de Strasbourg l’après-midi, rejointes notamment par l’association écologiste allemande Bund.

Face aux craintes des employés, la ministre de la transition écologique Elisabeth Borne a assuré qu’il n’y aurait « aucune perte d’emploi ».

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