Les relations se tendent entre Moscou et les pays membres de l’Union européenne depuis l’arrestation de l’opposant russe Alexeï Navalny. Dernière manifestation de ce bras de fer : l’expulsion de trois diplomates russes de l’Europe. Une mesure de rétorsion contre le Kremlin qui avait lui aussi fait expulser quelques jours plus tôt, des diplomates européens de son territoire.
C’est la réponse du berger à la bergère. Trois diplomates russes basés dans trois pays européens dont : l’Allemagne, la Suède et la Pologne, ont été priés de rentrer chez eux, ce lundi. Leur seul tort est de représenter Moscou au sein de l’UE. En effet, depuis les derniers développements de l’affaire Navalny – du nom de l’opposant à Poutine, actuellement détenu en Russie -, les diplomates sont devenus une sorte de punching-ball que le Kremlin et Bruxelles se renvoient. Ces officiels se retrouvent sous les feux de la guerre diplomatique en cours entre les deux parties.
Le 5 février dernier, la Russie ordonnait l’expulsion de trois diplomates européens de son sol. Les autorités russes les accusent notamment de parti pris à l’égard d’Alexeï Navalny lors d’une manifestation de soutien à ce dernier. Cette décision de Moscou avait été particulièrement mal vécue par Bruxelles, d’autant plus qu’elle est intervenue en pleine visite du patron de la diplomatie européenne, Josep Borrell sur le sol russe. Pour les pays concernés, le camouflet ne pouvait être plus grand.
C’est donc en réaction à cela que l’Allemagne, la Suède et la Pologne ont déclaré ce lundi trois officiels Russes officiants sur leur sol, persona non grata.
Navalny ouvre un nouveau front entre Moscou et l’UE
Les sujets qui fâchent ne manquent traditionnellement pas entre Bruxelles et Moscou, mais le cas Alexeï Navalny vient ouvrir un nouveau front entre les deux parties. Depuis les déboires de l’opposant russe, l’UE a toujours voulu adresser un message de fermeté à l’endroit de Vladimir Poutine, accusé de dérive autoritaire. La tentative d’empoisonnement de Navalny l’été dernier en Russie avait choqué les 27, particulièrement l’Allemagne qui dit voir des preuves incontestables d’une manœuvre orchestrée afin d’assassiner le militant anticorruption. Des accusations que le Kremlin a toujours rejetées.
Paris et Berlin entre autres, plaident pour des sanctions contre Moscou après la condamnation de Navalny à trois an et demi de prison ferme. La question au menu d’un sommet à Bruxelles le 22 février prochain, ne manquera pas de faire réagir les autorités de la Russie.