L’idée de conditionner prochainement les déplacements dans certains pays/lieux à la présentation d’un certificat de vaccination anti-Coronavirus est diversement appréciée par l’opinion publique. Le fossé semble béant entre ceux qui crient à une atteinte aux libertés et les autres qui au contraire, défendent cela.
L’hypothèse de l’instauration prochaine d’un passeport vaccinal suscite au moins autant de polémiques que le Coronavirus lui-même. Entre ceux qui réfutent tout simplement l’idée, ceux qui en sont favorables et les autres qui la jugent prématurée, les arguments ne manquent pas. Mais d’abord, c’est un quoi un passeport vaccinal ?
Précieux sésame pour certains
L’idée serait tout simplement de conditionner l’accès des personnes à certains lieux/pays à la présentation d’un document attestant qu’elles sont vaccinées du Covid-19. L’enjeu pour nombre de pays, et pas des moindres, est de faire repartir l’économie le plus rapidement possible. Parmi les défenseurs d’un tel projet, figurent entre autres : la Grèce, la Belgique, Malte, le Portugal. Il s’agit pour ces pays fortement tributaires pour l’ensemble du tourisme à l’arrêt depuis l’apparition du virus, de faire repartir le secteur de l’avant. La question est d’autant plus cruciale qu’il n’est plus possible aujourd’hui de fouler le sol de plusieurs de ces pays sans la présentation d’une attestation de vaccination anti-Covid aux frontières. Il en est de même pour certaines compagnies aériennes qui travaillent déjà à la mise en place d’un pass de voyage.
Atteinte aux libertés ou projet prématuré pour d’autres
À l’inverse, autant de nations sinon plus y sont défavorables. Les plus radicaux évoquent une entorse au principe de la libre circulation des personnes et des biens. C’est le cas notamment de la ministre de la Culture française, Roselyne Bachelot qui est contre l’instauration d’un tel passeport pour l’accès dans les musées et autres salles de spectacles. Elle est rejointe par une large majorité de compatriotes qui réfute aussi l’idée, même si elle est y favorable pour les voyages hors du pays.
Officiellement, la France et l’Allemagne ne se sont pas encore positionnées sur la question. Les deux pays estiment en effet que le timing n’est pas adéquat en raison d’une campagne de vaccination qui en est seulement à ses débuts dans plusieurs pays de l’UE. D’autre part, l’instauration d’une telle mesure pourrait léser les pays les plus pauvres dans un contexte de course aux vaccins où les précieuses doses font parfois l’objet d’âpres luttes d’influence entre nations.
La question déjà débattue par la Commission européenne il y a quelques semaines devrait revenir à l’ordre du jour à mesure que la vaccination va s’étendre.