Pékin a publiquement reconnu le week-end dernier en des termes à peine voilés que l’efficacité de ses vaccins avait sans doute été surévaluée. Un tournant dans la stratégie sanitaire du pays dont l’offensive diplomatique se fonde sur ses précieuses doses.

Les vaccins « made in China », de simples épouvantails sans grand intérêt ? La Chine aurait-elle fait trop de bruit pour pas grand-chose ? Autant de questions qui taraudent les esprits des observateurs depuis le week-end écoulé et l’aveu surprenant des autorités chinoises sur les vaccins produits par le pays. Gao Fu, patron du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, a en effet, déclaré que les vaccins estampillés Chine ont une moindre efficacité que ceux fabriqués à base de la technologie ARN messager. Une référence notamment aux doses produites par la firme américano-allemande, Pfizer-BioNTech.

Des vaccins distribués à tout venant

L’allusion à Pfizer-BioNTech n’est pas fortuite. Le vaccin est plébiscité dans de nombreux pays à travers le monde pour son efficacité estimée à 95 % par ses fabricants. À contrario, les deux vaccins jusque-là produits par la Chine, Sinopharm et plus récemment Sinovac, suscitent des appréhensions. Surtout le dernier, homologué en février par les autorités chinoises sous réserve de données supplémentaires, et dont le taux d’efficacité est d’à peine 50 % selon le Brésil. Soit un des nombreux pays ayant recours aux vaccins chinois.

Une liste d’autant plus étoffée que Pékin compte sur ses vaccins pour redorer son image entachée par sa gestion du début de la pandémie. Depuis décembre donc, la diplomatie vaccinale chinoise fonctionne à plein régime. Le difficile accès aux doses par les pays pauvres et la guerre du vaccin en cours dans le monde a favorisé une demande que la Chine satisfait à souhait.

Changement de stratégie

Pour Pékin désormais, l’enjeu consiste à faire en sorte de ne pas perdre pied dans les pays où ses vaccins sont en cours d’utilisation. Pour ce faire, les autorités ont décidé de changer d’approche dans la fabrication de leurs doses. Gao Fu a ainsi laissé entendre qu’il serait judicieux pour le pays d’envisager la possibilité de combiner deux vaccins afin de renforcer l’efficacité du produit. Une stratégie déjà à l’étude ailleurs.

La Chine va par ailleurs expérimenter l’usage de la technologie ARN messager dans le cadre de ses futures productions de vaccins. Un virage à 180° de la part des autorités qui n’avaient pas eu de mots assez durs contre ce procédé il y a quelques mois.

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