Le marché de la 4G et de la 5G a été confié à un consortium soutenu par les États-Unis. Ce coup dur pour la Chine pourtant première partenaire économique étrangère du pays, témoigne de l’élargissement du front anti-chinois ouvert par Washington.  

Un revers d’importance pour l’administration chinoise hors de ses frontières. Notamment en Éthiopie où son influence, bien que décriée à bien des égards, ne fait l’ombre d’aucun doute. Addis Abeba est un allié commercial privilégié de Pékin. Du moins jusqu’au 22 mai dernier et la décision du régulateur éthiopien de confier le développement de son réseau 4G et 5G à des entreprises soutenues par les États-Unis. Le consortium conduit par le groupe kenyan des télécoms Safaricom a en effet ravi la vedette au Sud-africain MTN grâce à sa mise de 850 millions de dollars. Pour y parvenir, ce groupement d’entreprises comprenant entre autres le Britannique Vodafone, a pu bénéficier du soutien financier de la Development Finance Corporation (DFC), nouvelle agence du Département d’État américain qui a mis 500 millions de dollars dans la balance. Une telle offre était intenable pour MTN soutien de Pékin dans la lutte et ses 600 millions de dollars.

La DFC, poil à gratter de Pékin

La DFC n’est pas une structure philanthropique. Créée en 2019 sous l’administration de Donald Trump, elle a un rôle défini : rompre l’influence technologique de la Chine dans les pays en voie de développement au nom de la croisade américaine contre le géant chinois Huawei. Ainsi, d’importants moyens financiers sont mis en jeu par les États-Unis pour tenter de faire pencher la balance de leur côté. Une stratégie qui ne doit rien au hasard, d’autant que la ruée africaine vers les technologies chinoises obéit avant tout à une logique du marché aussi vieille que le monde : le client se dirige davantage vers l’offre la moins-disante.

Un point pour Washington dans le pré-carré chinois

Il est trop tôt pour déterminer si la victoire de Safaricom marque une inversion du rapport de forces en faveur des États-Unis en Éthiopie. Elle constitue en revanche une cuisante déconvenue pour le traditionnel allié chinois. Tant la Chine et l’Éthiopie ont développé une relation de privilège mutuel ces dernières années. Depuis 2000, Addis Abeba a bénéficié d’au moins 14 milliards de dollars de prêts de la part d’institutions financières sous la coupe du régime communiste de Pékin. À tel point que certaines voix s’élèvent sur le piège de la dette chinoise dans le pays.

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