L’usine Ford de Blanquefort, en Gironde, a définitivement fermé ses portes mercredi 24 juillet, soit une semaine avant la date initialement prévue. Les derniers salariés, qui se sont rendus au travail hier matin, ont été priés de rentrer chez eux. Les syndicats dénoncent une fermeture brutale du site. Ils attendent maintenant l’arrêt de la cour d’appel de Bordeaux, le 6 août.

Le constructeur automobile américain a décidé d’arrêter définitivement la production de son usine de Blanquefort, située près de Bordeaux, en Gironde. A leur arrivée à l’usine mercredi matin, les derniers salariés du site ont été priés de rentrer chez eux. « On nous a dit que l’on pouvait rentrer chez nous et que ce n’était pas la peine de revenir. Je trouve que c’est très brutal comme annonce », a expliqué Thierry Boudin, un des salariés. Eric Troyas, ancien secrétaire FO a déclaré que mercredi matin « les gens étaient en pleurs. Ils ont été virés comme des malpropres ». Il accuse la direction de Ford France d’avoir profité de la faible présence syndicale pendant l’été pour fermer l’usine de Blanquefort. Du côté de Ford, on réagit sans état d’âme. « La production est effectivement terminée », a confirmé à l’AFP Fabrice Devanlay, porte-parole de Ford France, selon qui le niveau de production était de toute façon déjà « très faible ».

Un plan social malgré l’implication de l’Etat

L’arrêt définitif de la production du site était initialement prévu pour le mercredi 31 juillet. Les syndicats dénoncent donc une décision brutale et irrespectueuse, prise uniquement par oral, sans communiqué. « C’est brutalement, comme elle sait si bien faire, que la fin de la production a été annoncée ce matin, une semaine avant l’heure, par l’intermédiaire des contremaîtres, oralement, aucune info écrite, ni communiqué ni message aux élus CSE », accuse la CGT, dans un communiqué.

Il faut dire que le destin du site girondin de Ford était scellé depuis de longs mois. En février 2018, le constructeur automobile américain avait annoncé son désengagement de l’usine de Blanquefort qui fabrique des boites de vitesse depuis 1972. Malgré l’implication du gouvernement pour sauver le site, Ford avait refusé en début d’année l’offre du strasbourgeois Punch-Powerglide, préférant appliquer son plan social. En mars 2019, un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) avait été mis en place, permettant à la moitié des 850 employés de retrouver début juillet une solution entre préretraites, reclassements, formations et transferts. Mais le 4 juillet, la cour d’appel de Bordeaux avait condamné Ford pour ne pas avoir maintenu 1000 emplois dans son usine de Blanquefort du 1er janvier au 24 mai 2018, contrevenant ainsi à ses engagements. Le constructeur avait fait appel de cette décision en arguant de l’inexistence d’un « accord collectif entre les syndicats » et lui.

« Ford n’en a pas fini avec nous »

Le 2 juillet dernier, la CGT avait également fait appel d’une décision de justice sur la fermeture de l’usine et du rejet de la proposition de Punch Powerglide. L’audience se tiendra le 6 août à la cour d’appel de Bordeaux. Ce jour-là, la CGT prévoit un rassemblement pour dénoncer un « coup fourré » de Ford. « La bataille continue et Ford n’en a pas fini avec nous. Il y a toujours l’espoir de créer l’exploit en empêchant la fermeture même au dernier moment », a prévenu le syndicat.

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