Selon la télévision saoudienne Al-Arabiya, le président soudanais Omar El-Bechir a démissionné ce jeudi 11 avril, après six jours de manifestations. L’information devrait être confirmée d’un instant à l’autre par l’armée nationale. Aussi, des consultations seraient en cours pour former un conseil de transition.
Les manifestants font le siège de l’armée nationale
La télévision saoudienne Al-Arabiya a annoncé ce jeudi 8 avril que le président soudanais Omar El Bechir a quitté le pouvoir, après six jours de manifestations. Pour l’heure c’est la confusion à Khartoum, puisque l’information n’a pas encore été confirmée ni par le Gouvernement, ni par l’armée nationale. Toutefois, la grande muette a fait savoir, dans la matinée, qu’elle allait faire une « déclaration importante ». C’est pourquoi, depuis ce matin, des milliers de manifestants se sont rassemblés devant le siège de l’armée, qui abrite également la résidence officielle du chef de l’État. Ils attendent l’annonce officielle du départ d’Omar El Bechir, au pouvoir depuis 1989. «Nous savons que Béchir doit partir. Nous avons eu assez de ce régime. Trente ans de répression, de corruption, d’abus de droits. C’est assez», a déclaré un manifestant devant le QG de l’armée ce jeudi.
« Il est tombé, nous avons gagné
Selon plusieurs sources concordantes, des consultations sont en cours pour former un conseil de transition. Le président Béchir aurait été également assigné à résidence au palais présidentiel, tout comme un certain nombre de ses collaborateurs. Plus tôt dans la journée, un raid de l’armée aurait eu lieu dans les locaux d’un groupe lié au Parti du Congrès National (NCP) de Béchir. Il s’agit du Mouvement islamique, la branche idéologique du NCP, parti au pouvoir.
Khartoum est en ce moment en ébullition. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants affluent sur le lieu du sit-in au cri de « Il est tombé, nous avons gagné ». Ils ont appelé l’armée à rejoindre leur mouvement. Pour l’heure la grande muette ne s’est pas prononcée. Elle s’est contentée de déployer des unités militaires à des points stratégiques de la capitale.
Une révolte partie de la contestation du prix du pain
Depuis trois mois, les Soudanais protestent contre le régime d’Omar El Bachir. La contestation a d’abord visé la décision du gouvernement de tripler le prix du pain le 19 décembre. Puis elle s’est étendue au régime lui-même. Omar El-Béchir a tenté de réprimer la contestation par la force, avec notamment l’aide du tout puissant service de renseignement NISS. Mais rien n’y fit, la rue était plus déterminée à en finir avec ce régime qui dure depuis 30 ans. Au total 49 personnes sont mortes dans des violences liées aux manifestations, dont 11 membres des forces de l’ordre.