En 2019, l’économie chinoise n’a progressé que de 6,1%, son taux le plus bas depuis 1990. Ce chiffre, attendu, confirme un ralentissement débuté il y a plusieurs années déjà. Le gouvernement essaie d’inverser la tendance à coup de plans de relances et de milliards de yuans. Il mise aussi sur le futur accord commercial avec les États-Unis, dont la phase 1 a été signée le mercredi 15 janvier. 

En 1990, la croissance chinoise avait seulement atteint +3,9%

La croissance chinoise est tombée l’an dernier à 6,1%, son plus bas depuis près de 30 ans. Il est conforme aux prédictions des analystes sondés par l’AFP et dans l’objectif de 6% à 6,5% fixé par le gouvernement en début d’année dernière. Le score est toutefois en net repli par rapport à 2018, quand la croissance chinoise pointait à 6,6%, déjà à son niveau le plus faible en près de trois décennies.

En 1990, la croissance chinoise avait seulement atteint +3,9%. Puis ont suivi des années de croissance à deux chiffres ou quasiment. Mais la crise financière de 2008-2009 a réduit la demande extérieure et poussé le pays à s’endetter pour soutenir l’économie. L’endettement a, à son tour, forcé les pouvoirs publics à resserrer le crédit pour réduire les risques financiers. D’où la prudence des autorités chinoises sur les mesures de relance qui auraient pu contrebalancer l’impact de la guerre commerciale.

« Le ralentissement de l’économie chinoise fait partie d’une nouvelle normalité », a temporisé l’économiste Louis Kuijs, du cabinet Oxford Economics. « Ce qu’ils [les dirigeants] ne veulent pas voir, c’est un ralentissement trop rapide », a-t-il précisé.

Un nouveau ralentissement à 5,9% pour 2020

La publication de ce chiffre de 6,1%, que les économies occidentales peuvent envier à la Chine, intervient deux jours après la signature (mercredi) à Washington d’un accord commercial préliminaire entre les deux premières puissances mondiales, qui devrait permettre d’apaiser les tensions. Pékin a pris l’engagement d’accroître ses achats de produits américains (200 milliards de dollars en plus sur deux ans) afin de réduire le déséquilibre commercial bilatéral. En contrepartie, les Etats-Unis renoncent à imposer de nouveaux droits de douane aux exportations chinoises. Cependant, cela pourrait ne pas suffire à relancer la croissance cette année. La Banque mondiale table sur un nouveau ralentissement à 5,9% pour 2020. Pékin annoncera son objectif officiel début mars.

Le ralentissement de la Chine est structurel

En attendant, la Chine peut au moins se réjouir que sa production industrielle soit repartie à la hausse le mois dernier à 6,9% sur un an (contre 6,2% en novembre). Liu He, principal conseiller économique du président Xi Jinping et négociateur en chef dans la guerre commerciale avec les Etats-Unis, a assuré que les chiffres du mois de janvier, non encore publiés, révélaient aussi « des perspectives économiques meilleures que prévu ».

Certains analystes estiment en outre que le ralentissement de la Chine est structurel car le pays, autrefois surnommé « l’atelier du monde », devient une économie plus développée.

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