L’enquête sur la récente naturalisation portugaise du propriétaire du club de Chelsea connaît un nouveau développement avec l’arrestation, vendredi, du rabbin à l’origine de la validation de cet acte. La justice soupçonne un processus empreint de corruption.   

Sale temps pour Roman Abramovich. Sa citoyenneté portugaise soupçonnée d’avoir été acquise illégalement est depuis quelques heures au cœur de l’actualité au Portugal. Daniel Litvak, chef de la communauté juive du pays et responsable de l’accréditation des documents ayant ouvert la voie à la naturalisation du milliardaire russe, a été appréhendé au nord de Porto, vendredi 11 mars par la police. L’intéressé en partance pour l’Israël au moment de son arrestation devrait comparaître prochainement devant un juge.

La justice enquête depuis janvier sur des allégations de blanchiment d’argent, de corruption et de falsification de documents dans le cadre du processus ayant fait de Roman Abramovich, un citoyen portugais. Ce dernier également Juif depuis quelques années, est devenu Portugais en avril 2021, profitant d’une mesure de réparation à l’endroit des descendants séfarades expulsés de la péninsule ibérique pendant l’Inquisition médiévale.

Campagne de diffamation

Le cas d’Abramovich comme celui de Patrick Drahi, patron du groupe de télécommunications Altice et une des plus grandes fortunes de France, aurait attiré l’attention de la justice. Car entaché d’irrégularités. Ce que nie la communauté juive de Porto qui dénonce une campagne diffamatoire à son encontre. Elle indique par ailleurs que toutes les décisions de Daniel Litvak ont été sous-tendues par des critères objectifs, validés par les gouvernements portugais successifs, selon Reuters.

L’enquête se poursuit quoi qu’il en soit. Elle a notamment donné lieu, vendredi, à des perquisitions de la part des agents de la police judiciaire. Plusieurs domiciles, un bureau d’avocat et d’autres espaces ont été passés au peigne fin. Avec comme moisson, des « preuves » à analyser, selon les termes du procureur.

Situation inconfortable

Difficile de présumer des répercussions potentielles de cette affaire sur Abramovich. Mais elle en rajoute clairement à la situation déjà très compliquée de l’ancien patron de Sibneft, le pétrolier russe. Accusé d’être proche de Vladimir Poutine dont la guerre en Ukraine hérisse la communauté internationale, le riche quinquagénaire a vu ses avoirs gelés au Royaume-Uni.

Conséquence : son club de Chelsea dans le sud-ouest de Londres se retrouve sans ressources en attendant son changement inévitable de propriétaire. Des fonds spéculatifs américains détenant des investissements de l’oligarque russe ont également été priés de se désengager de lui.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.