Emmanuel Macron réunit le Conseil de planification écologique le 31 mars, un an et demi après la dernière réunion. Le gouvernement compte renforcer ses efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atteindre les objectifs climatiques européens.
Un conseil de planification écologique pour relancer la dynamique
Ce conseil tant attendu marque un tournant dans la gestion de la transition écologique en France. Si les émissions de gaz à effet de serre ont baissé en 2024, la réduction reste insuffisante pour tenir les engagements du gouvernement. Selon les chiffres du Citepa, l’organisme de référence en la matière, le pays a observé un ralentissement de la baisse des émissions, ce qui justifie la convocation du président. La rencontre prévue lundi à l’Élysée vise à mettre en place une “remobilisation” du gouvernement, en particulier à l’approche des échéances environnementales ambitieuses fixées par l’Union européenne.
Emmanuel Macron entend profiter de cette réunion pour faire un état des lieux des secteurs qui peinent à atteindre les objectifs climatiques fixés. Cette “remobilisation” des acteurs politiques et industriels est essentielle, car les actions menées jusqu’à présent ne sont pas suffisantes pour répondre à l’urgence climatique. Le président et ses ministres feront un point sur l’avancée des différentes mesures lancées en 2023, tout en prévoyant de nouvelles annonces concrètes pour insuffler une dynamique accrue dans les prochains mois.
Les secteurs clés au cœur des discussions
L’un des secteurs principaux qui sera abordé lors de cette réunion concerne la transition énergétique dans le domaine des transports. L’exécutif compte sur une électrification plus marquée des véhicules afin de réduire la dépendance aux énergies fossiles. Le secteur des transports, très émetteur de gaz à effet de serre, reste un levier incontournable pour la transition écologique. Des mesures concrètes pour accélérer l’électrification et le passage aux énergies renouvelables seront mises sur la table.
Le secteur du logement est également un axe prioritaire. L’enjeu est double : réduire la consommation d’énergie des bâtiments tout en facilitant leur rénovation thermique pour atteindre des objectifs climatiques ambitieux. Parallèlement, la gestion des forêts, en lien avec le stockage du carbone, devrait occuper une place centrale dans les discussions. L’entretien et la gestion durable des forêts françaises jouent un rôle crucial dans la séquestration du carbone et la préservation de la biodiversité.
Une autre priorité pour l’exécutif sera de trouver des solutions pour réduire la consommation d’énergies fossiles importées. La dépendance énergétique reste un point de fragilité pour la France, notamment depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Cette question de la souveraineté énergétique sera également abordée, avec l’objectif de renforcer l’indépendance énergétique tout en favorisant les énergies renouvelables et les solutions locales.
Les annonces à venir : une série de mesures pour accélérer la transition
Lors de ce Conseil de planification écologique, Emmanuel Macron devrait réaffirmer l’objectif européen de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 1990. Ce défi est d’autant plus crucial qu’il s’inscrit dans un contexte mondial de crise climatique et géopolitique. Le président mettra en lumière les efforts nécessaires pour combler l’écart entre les objectifs fixés et les progrès réalisés à ce jour.
L’un des objectifs les plus ambitieux du gouvernement est d’accélérer l’électrification du secteur des transports et la décarbonation du secteur du logement. Après les annonces de 2023, telles que le lancement de COP régionales ou l’enveloppe de 700 millions d’euros pour les « RER métropolitains », la France s’engage à intensifier ses efforts pour soutenir les secteurs clés de la transition énergétique. Les annonces prévues lors de ce conseil pourraient concerner des subventions accrues pour la rénovation énergétique, mais aussi des mesures pour encourager l’adoption d’appareils et de véhicules moins polluants.
L’exécutif mettra également l’accent sur la nécessité de protéger les entreprises françaises face à la concurrence déloyale de pays qui ne respectent pas les mêmes normes environnementales. Les entreprises françaises, soumises à des réglementations strictes en matière d’émissions et de protection de l’environnement, risquent de se retrouver désavantagées par rapport à des concurrents étrangers n’ayant pas les mêmes exigences. Une des solutions envisagées pourrait être une révision des normes commerciales internationales et des subventions pour aider les entreprises à se moderniser.